Notre vignoble se déploie sur le prestigieux terroir de La Presle à Fleurie depuis 1719. C’est le fruit d’une histoire familiale ininterrompue depuis 3 siècles : la famille Patissier – Pommier – Leschenault du Villard – Hotelans, est animée par une constante envie d’entreprendre, de valorisation du patrimoine naturel et architectural et est soucieuse d’innover pour faire perdurer cet héritage.
C’est d’abord Antoine Patissier, écuyer du roi, qui constitue le Domaine de La Presle en faisant l’acquisition de plusieurs parcelles de vignes et de terres cultivables à Fleurie et à Romanèche à partir de 1719. Il transmet à son fils Claude, puis à son petit-fils Antoine Patissier l’ensemble de ses biens fonciers, incluant le domaine de La Presle, à la charge pour le jeune époux de reverser une rente viagère à ses parents et à son frère cadet André Patissier de La Presle chevalier de Saint Louis. En 1783, Antoine Patissier décède, laissant pour légataire universelle sa fille unique Philiberte, mariée depuis le début de l’année avec Pierre Pommier, juge au Présidial de Mâcon. Philiberte devient alors la propriétaire de plusieurs vignobles situés sur les communes de Fleurie et de Romanèche, incluant le Domaine de La Presle. Marie-Henriette, la fille des époux Pommier, épouse en 1813 Jean-Baptiste Leschenault du Villard. Les époux Pommier apportent dans la communauté des jeunes époux le domaine viticole des Thorins à Romanèche, et conservent le Domaine de La Presle dans leur capital foncier propre.
A la création du cadastre de Fleurie en 1824, les bâtiments du Domaine de La Presle sont répertoriés et se composent alors d’une « maison de maître », à l’usage des époux Pommier propriétaires du métayage viticole. Un premier bâtiment de métayage est adossé au Nord de la maison de maître. Un second corps de bâtiment de métayage est adossé à la suite en direction du Nord, formant une longue façade irrégulière et non alignée. Deux porcheries sont installées en face de cette dernière, fermant la cour à l’Est.
En mars 1827, Pierre Pommier, juge au Présidial de Mâcon, décède et laisse son épouse Philiberte Patissier comme sa légatrice universelle. Elle œuvrera très largement jusqu’à sa mort à l’âge de 99 ans en 1862 pour faire connaitre les vins du Beaujolais jusqu’aux expositions universelles.
Sa fille Marie-Henriette Leschenault du Villard décède à son tour deux ans après sa mère et transmets ses propriétés à ses enfants Gaston et Joséphine Leschenault du Villard. Afin de procéder au partage, des expertises sont menées sur les domaines viticoles, permettant de constituer deux lots égaux. Suite à un tirage au sort, Gaston Leschenault du Villard remporte le lot contenant le Domaine de La Presle à Fleurie. Ce dernier est décrit dans l’estimation des experts comme se composant à l’Ouest d’une maison de maître élevée d’un étage, présentant un important état de délabrement. Puis dans l’alignement au Nord et éclairé à l’Est, une succession de deux bâtiments de métayage adossés les uns aux autres, comportant des caves et des celliers, deux ténalliers renfermant des cuves et des pressoirs, quatre écuries, quatre logements de vignerons et un fournil à l’extrémité Nord. Les logements de vignerons sont distribués par des escaliers et des galeries adossées sur la façade principale à l’Est, devant laquelle sont aménagées deux porcheries.
Nouveau propriétaire, Gaston Leschenault du Villard s’investit à son tour au Domaine de La Presle et reconstruit in situ les corps de bâtiments destinés au métayage en 1882. Il démolit le bâtiment de communs adossé à la maison de maître, et conserve le bâtiment principal abritant les logements de vigneron construit sur caves et surmonté de greniers. Ce dernier bâtiment de métayage forme un module qu’il reproduit deux fois en mitoyenneté au Nord sur le même alignement. Il constitue alors un long corps de bâtiment unique à destination du métayage, présentant sa façade principale à l’Est, et incorporant l’ancien bâtiment de vignerons datant du XVIIIème siècle. La maison de maître en rez-de-chaussée est conservée sans modification.
En 1906, sa fille Louise Jeanne Leschenault du Villard reçoit la propriété du Domaine de La Presle à Fleurie dans la succession de son père Gaston. Elle entretient d’étroites relations avec les métayers et laissent de nombreuses traces de son impact du Domaine de La Presle.
Son neveu Henry Leschenault du Villard reçoit la propriété du Domaine de La Presle à Fleurie dans la succession de sa tante Louise en 1963 avant de le léguer à son tour à son neveu en 1991 : François-Henri Broch d’Hotelans Leschenault du Villard reçoit la propriété du Domaine de La Presle. Des travaux d’amélioration des vignes et du cuvage sont entrepris et le domaine s’étend grâce à différentes acquisitions en AOC sur le terroir de La Presle. Soutenues par la Fondation du Patrimoine et reconnues par l’association des Maisons Paysannes de France, d’importantes restaurations ont été entreprises entre 2020 et 2022 pour restituer le caractère originel des bâtiments : enduits à la chaux naturelle, restitution des maçonneries, rénovation de la couverture en tuiles canals traditionnelles.
Aujourd’hui, les bâtiments du Domaine de La Presle restent un exceptionnel témoignage du métayage dans le Beaujolais aux XVIIIème et XIXème siècles. Implantés au cœur du vignoble, ils en sont devenus les gardiens et les refuges de générations de vignerons.
Charles-Henri et France d’Hotelans rejoignent l’exploitation avec l’ambition de faire perdurer l’histoire familiale tout en révélant tout le potentiel du terroir du Domaine de La Presle.